- redoute
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redoute [ rədut ] n. f.• 1569; de l'it. ridotto « refuge, abri »; lat. reductus « retiré », p. p. de reducere, par croisement avec redouter1 ♦ Anciennt Ouvrage de fortification détaché. Les blockhaus ont remplacé les redoutes.2 ♦ (1752; repris it.) Vx Lieu où l'on donne des fêtes, des bals. — La fête, le bal.
● redoute nom féminin (italien ridotto) Petit ouvrage de fortification isolé, fermé, de forme carrée. Radeau armé, servant autrefois à franchir de vive force des cours d'eau. Formation de combat compacte, utilisée contre la cavalerie au XVIe s. Vieux. Endroit public où l'on dansait, jouait, où l'on faisait de la musique ; fête donnée dans cet établissement.⇒REDOUTE, subst. fém.A. — ARCHIT. MILIT. Ouvrage de fortification détaché, sans angles rentrants, construit en terre ou en maçonnerie et propre à recevoir de l'artillerie. Emporter, enlever une redoute. La France produit les meilleurs grenadiers du monde pour prendre des redoutes à la baïonnette (STENDHAL, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 59). Cette ville (...) avec ses quinze forts et ses six redoutes détachées (ZOLA, Débâcle, 1892, p. 569).— Au fig. [La duchesse] se préparait donc déjà fort habilement à élever autour d'elle une certaine quantité de redoutes qu'elle lui donnerait à emporter [à un général] avant de lui permettre l'entrée de son cœur (BALZAC, Langeais, 1834, p. 253).B. — Vx. Endroit où l'on donne des fêtes, des bals; p. méton., la fête, le bal. Une redoute, une de ces fêtes où ne vont que les femmes galantes (ZOLA, Nos aut. dram., 1881, p. 242). Je me rappelle encore le roi priant mon grand-père d'inviter M. Decaze à une redoute où mon père devait danser avec la duchesse de Berry (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 192).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1599 fortif. (PH. DE MORNAY, lettre à Duplessis-Mornay, 8 oct., in Mme DE MORNAY, Mém., éd. 1869, t. 2, p. 232 ds QUEM. DDL t. 13). B. 1752 « bal public » (Trév., qui précise « à Venise et en plusieurs Cours d'Allemagne »). Empr., avec infl. de redouter, à l'ital. ridotto « refuge, abri » (dep. le XIVe s. d'apr. DEI; cf. les formes fr. redote et ridoute att. en 1618, D'AUBIGNÉ, Hist. univ., t. 2, p. 67 et 91 ds GDF. Compl.) et « lieu de fête, de bal » (dep. 1630, DAVILA d'apr. DEI), du lat. reductus (locus) « (lieu) retiré », part. passé adj. de reducere (cf. réduire). L'ital. ridotta « petite fortification » (dep. 1918 d'apr. DEI) est empr. au fr. redoute. Fréq. abs. littér.:148. Bbg. GOHIN 1903, p. 328. — HOPE 1971, p. 300.redoute [ʀ(ə)dut] n. f.ÉTYM. 1569, Ph. de Mornay, in D. D. L.; var. redote, 1616, d'Aubigné, et aussi ridotte; de l'ital. ridotto « lieu où l'on se retire » (→ Réduit); rad. lat. reducere, devenu redoute par croisement avec redouter.❖1 Anciennt. Ouvrage de fortification détaché, petit fort de terre ou de maçonnerie. ⇒ Place (I., 2., rem. : place forte), nid (de résistance). → aussi Flanc, cit. 12; gazon, cit. 1; giberne, cit. 2. || Défendre, prendre une redoute (→ Espingole). || Les blockhaus ont remplacé les redoutes.1 (…) nous vîmes tous les avant-postes des Russes se replier et rentrer dans la redoute.Mérimée, Mosaïque, Enlèvement de la redoute.♦ (XVIIe). Anciennt, vx. Radeau armé utilisé pour franchir un cours d'eau.2 (XVIIIe; repris à l'ital.). Vx. Lieu où l'on donne des fêtes, des bals. — (1752). Par ext. La fête, le bal. || Aller à une redoute. || Redoute masquée.2 (…) Castanier eut le malheur de faire attention à une demoiselle avec laquelle il avait dansé dans une de ces fêtes nommées en province des Redoutes, qui souvent étaient offertes à la ville par les officiers de la garnison, et vice versa.Balzac, Melmoth réconcilié, Pl., t. IX, p. 279.3 (…) il ficherait le camp à son dîner, à la soirée du prince, à la redoute où il serait en Louis XI et où il avait le plus piquant rendez-vous avec une nouvelle maîtresse (…)Proust, le Côté de Guermantes, Pl., t. II, p. 578.
Encyclopédie Universelle. 2012.